Dépression de consanguinité à renouvellement rapide chez les animaux
Contexte
Les mutations sont à la base de l'évolution, mais la plupart sont délétères. Nos génomes portent un fardeau de mutations qui se manifeste très généralement, chez les diploïdes, par la dépression de consanguinité. La dépression de consanguinité est la perte de fitness des individus consanguins, et nous pensons bien connaître son origine : la mise en homozygotie de mutations délétères récessives. Pourtant, la dépression de consanguinité est sensible à la condition parentale, notamment à des traitements altérant les épigénomes, suggérant une contribution épigénétique. Nos résultats préliminaires renforcent cette idée : ils montrent que la dépression de consanguinité peut persister même lorsqu’on s’arrange pour que les descendants de croisements consanguins et non-consanguins soient génétiquement identiques. Cela suggère qu'un processus peut créer rapidement de la variation et de la dépression de consanguinité en quelques générations, rythme trop rapide pour des mutations classiques.
Description du projet
Le projet FRIDA explorera cette dépression de consanguinité à renouvellement rapide à travers une combinaison d'expériences : nous répliquerons et développerons l'étude préliminaire chez plus de génotypes et d'espèces; comparerons les résultats aux prédictions de modèles incorporant de mutations classiques et des épimutations; testerons si l'environnement parental impacte la dépression de consanguinité des descendants (une propriété de la transmission épigénétique); et explorerons les effets de la consanguinité sur les épigénomes. Nous utiliserons pour cela deux modèles animaux invertébrés, hermaphrodites et allogames, faciles à élever et capables d'autofécondation.
Le projet FRIDA pourrait changer le paradigme actuel de la dépression de consanguinité, un processus central aussi bien dans la biologie évolutive fondamentale que dans la conservation des populations captives et naturelles.
Budget du projet
Budget total du projet : 1 836 559 €
Aide allouée par l'ANR au projet : 812 888 € dont 248 565 € pour l'UPVD
Début et durée du projet
Janvier 2024 - 54 mois
Partenaires
Coordinateur : CEFE - Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CNRS)
IHPE - Interactions Hôtes Pathogènes Environnement (UPVD)
ECOBIO - Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution (Université de Rennes)
LEHNA - Laboratoire d'Ecologie des Hydrosystèmes Naturels Anthropisés (CNRS)
Responsable scientifique du projet pour l'UPVD : Mme Céline Cosseau
Référence du projet : ANR-23-CE02-0033