[Vu dans la presse] L’altitude au service de la performance

Chaque semaine, un ou une scientifique de l'UPVD fait part au lecteur du journal La Semaine du Roussillon de ses recherches et de leurs utilités dans notre quotidien. La semaine dernière, Maxime Chamoux, doctorant au sein du LIPSEM, expliquait les effets de l'altitude sur la performance sportive.

  • Le 14 nov.

Rédigé par Maxime Chamoux, Laboratoire LIPSEM (UR 4604 UPVD)
13 novembre 2024


Bien que parfois décrié, l’entraînement en altitude reste l’une des méthodes les plus populaires des dernières décennies. Les chercheurs du laboratoire LIPSEM de l'UPVD travaillent à mieux comprendre comment le manque d’oxygène induit par l’altitude peut améliorer les performances des athlètes d'élite.

L’altitude engendre une diminution de la quantité de molécules d’oxygène présentes dans un volume d’air donné, ce qui limite les apports en oxygène dans l’organisme et génère un stress cellulaire supplémentaire. Ce phénomène d’hypoxie permet notamment d’augmenter la sécrétion naturelle d’EPO (érythropoïétine), une hormone connue du grand public pour son association à des cas de dopage. L’EPO favorise la production de globules rouges et améliore la capacité de transport de l’oxygène.  


 

 


Vivre et s’entraîner en altitude

Cette hormone atténue ainsi les effets néfastes de l’hypoxie sur la performance. À basse altitude, elle permet d’accroître la consommation maximale d’oxygène (VO2max), un des principaux déterminants physiologiques. Cette méthode d’entraînement consiste à résider et s’entraîner en altitude durant deux à quatre semaines afin de bénéficier d’adaptations sanguines, respiratoires et musculaires. Les preuves scientifiques de l’amélioration de la performance en altitude grâce à cette méthode sont indéniables. Toutefois, bien que de nombreuses études aient rapporté des améliorations au niveau sanguin, il n’existe pas encore suffisamment d’études bien contrôlées permettant d’affirmer une amélioration de la performance au niveau de la mer.

 

Vivre en altitude et s’entraîner proche de la mer

Afin d’apporter un nouvel éclairage, l’Agence Nationale de la recherche a attribué un financement (1,35 M d’euros) dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024, à 2 centres d’entraînements et 6 universités, dont l’UPVD (LIPSEM & ESPACE DEV) et le CREPS-CNEA (Centre National d’Entraînement en Altitude de Font-Romeu). Ce projet de recherche « HYPOXPERF » devrait permettre de répondre à ces différents questionnements. Grâce à l’avènement de technologies permettant de simuler l’altitude, la recherche s’est intéressée à une nouvelle méthode d’entraînement consistant à vivre en altitude et à s’entraîner au niveau de la mer. Le socle théorique de ce concept est de maximiser la production de globules rouges, tout en conservant un entraînement au niveau de la mer. Nonobstant, il existe une divergence entre la théorie et la pratique, et des études supplémentaires sont nécessaires pour combler cette disparité.
 

Vivre proche de la mer et s’entraîner en altitude

Cette méthode est majoritairement utilisée sous forme d’entraînement intermittent en hypoxie. Parmi ces multiples approches, l’entraînement par sprints répétés en hypoxie a le vent en poupe depuis quelques années. Il consiste à répéter des efforts intenses sur des périodes de moins de 10 secondes, entrecoupées de récupérations courtes et donc incomplètes (environ 20 secondes). Les études actuelles ont montré des améliorations supérieures au même entraînement réalisé au niveau de la mer, notamment dans la capacité à réitérer les efforts de haute intensité. C’est un facteur déterminant de la performance dans les sports de combat, les sports de raquette ou encore de nombreux sports collectifs. Toutefois, les mécanismes physiologiques restent à ce stade méconnus. Au travers du projet « HYPOXPERF » ou de collaborations avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, et l’Université libre de Lausanne, le LIPSEM cherche à apporter de nouvelles connaissances.

 

Création d'une rubrique de vulgarisation scientifique

Depuis novembre 2024, le journal La Semaine du Roussillon consacre une rubrique sur les projets de recherche menés à l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD). Chaque semaine, un ou une scientifique issu.e d’un des 16 laboratoires de l’UPVD prend la plume et partage ses travaux de recherche de manière vulgarisée.

La Semaine du Roussillon est le premier hebdomadaire d’informations des Pyrénées-Orientales. Il publie, depuis 1996, de l’information générale couvrant l’ensemble du département sous la houlette de journalistes indépendants. Éditée par la SARL Les Éditions de Celestina, La Semaine du Roussillon n’appartient à aucun groupe de presse. Le journal traite de l’actualité avec un intérêt particulier pour les sujets de fond. Cette volonté se traduit aujourd’hui par la création d’une rubrique dédiée à la vulgarisation scientifique.

À travers ses deux écoles doctorales, ses 16 unités de recherche et ses six plateformes technologiques, la recherche à l’UPVD est marquée par sa pluridisciplinarité et sa transdisciplinarité qui lui permettent aujourd’hui d’aborder de nombreux sujets liés à l’environnement, la biodiversité, les arts, les sciences politiques et sociales ou encore l’économie. Résolument engagée dans un esprit de partage de ses connaissances et de valorisation des travaux chercheurs, l’UPVD s’inscrit ici dans une volonté de promotion de la science au service de la société.
 

Prochain article :
"La pêche au poisson bleu du littoral du Roussillon au XXe siècle stock halieutique ou « bien commun » ?"
Jean-Luc Canal et Nicolas Marty du laboratoire FRAMESPA



 


Mise à jour le 25 novembre 2024
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