3 questions à ... Joan Peytaví Deixona

Joan Peytaví Deixona , enseignant-chercheur à l’UPVD spécialisé dans la recherche en études catalanes, vient de prendre la direction de l’Institut Franco Catalan Transfrontalier (IFCT) de l’UPVD. À la suite de sa prise de poste, nous lui avons posé quelques questions concernant les projets à venir et ses ambitions pour la faculté.

  • Le 8 mars

Joan Peytaví Deixona

Joan Peytaví Deixona
Directeur de l’Institut Franco Catalan Transfrontalier (IFCT)





Ce que l’on appelle aujourd’hui « le transfrontalier » est l’essence de ce qui s’est toujours fait à l’IFCT

1. Comment décririez-vous en quelques mots l'IFCT de l'UPVD ? Ses atouts et ses forces ?
L’IFCT est la « faculté des études catalanes » de l’université de Perpignan. Elle est la seule dans le système universitaire français, sur le fonds et dans la forme. Elle est donc le lieu privilégié pour toute personne qui souhaite étudier aussi bien la langue catalane (cours de langue spécialisé et cours de langue pour non-spécialiste avec horaires adaptés) que la civilisation catalane au sens large du terme (histoire, géographie, économie, littérature, etc.) de l’ensemble des Pays Catalans. Ces territoires sont d’ailleurs toujours notre cadre de réflexion lors de nos enseignements, il ne s’agit pas de se limiter à la Catalogne stricto sensu. Ceci est mis en place également dans nos contacts, nos échanges et nos projets tout au long de l’année : nous travaillons de manière permanente avec des collègues de Gérone, de Barcelone, d’Alicante, de Valence ou de Palma. Ce que l’on appelle aujourd’hui « le transfrontalier » est l’essence de ce qui s’est toujours fait à l’IFCT. Notre bâtiment P est la Casa dels Països Catalans.

2. Quels sont les projets qui attendent l'IFCT pour les années à venir ?
Les projets de l’IFCT peuvent se décliner sous trois aspects et ils sont en grande partie la continuité de ce qui s’y fait quotidiennement.
Tout d’abord, il nous faut savoir attirer davantage d’étudiants à un moment où l’offre de débouchés professionnels est plus importante que la demande : de plus en plus de collectivités ou d’entreprises nous sollicitent pour trouver du personnel qualifié sachant simplement parler et écrire correctement le catalan, car leurs relations avec le sud des Albères s’intensifient. Nous devons profiter de ce besoin de personnes compétentes en catalan et en français qui manquent aujourd’hui sur le marché et nous sommes les mieux placés pour les former.

De ce fait, nous poursuivrons notre politique de relations « transcatalanes », tant pour les enseignements que pour le recrutement des étudiants. Nous aimons faire valoir les arguments de notre polyvalence et de notre adaptation dans nos enseignements en fonction des demandes des étudiants mais aussi notre compétitivité sur le marché des tarifs par rapport à l’offre du reste des universités catalanophones. Il faut maintenant transformer cet avantage en réalité.

Je me bats depuis des années pour essayer d’attirer plus d’étudiants dans la recherche en études catalanes, mais les possibilités d’emploi à court terme –une vraie opportunité que les étudiants savent heureusement saisir– rendent plus difficiles le temps consacré à la recherche, or, un secteur qui fait peu de recherche scientifique perd du potentiel intellectuel et tarit son évolution sur le long terme. Aussi les connexions avec les collègues du sud de la frontière (cadre large) doivent-elles être les vecteurs de ce que nous devons « chercher » ici (cadre local).

3. Quelles sont vos ambitions et vos priorités pour l'IFCT ?
Je voudrais insister sur le fait qu’augmenter le nombre d’étudiants de licence pour augmenter le nombre de chercheurs en 3e cycle dans un domaine et un territoire qui en ont bien besoin, devient une vraie ambition. Dans le monde de la catalanophonie ou dans le cadre des langues régionales en France, nous sommes souvent trop peu représentés par manque de bras. Je compte sur la nouvelle génération qui monte et fait montre d’un grand dynamisme ainsi que sur les suivantes pour relever le flambeau car nous devons occuper notre vraie place aussi bien au sud qu’au nord de notre territoire : nous sommes souvent sollicités ès-qualité justement du fait de notre spécificité nord-catalane.


Mise à jour le 8 mars 2024
https://www.univ-perp.fr/upvd/3-questions-a-joan-peytavi-deixona