Presentation
La notion de « savoirs d’expérience » ou « savoirs expérientiels » trouve notamment ses origines dans la contre-culture éducative des années 1960-1970, dans le sillage des courants pédagogiques accordant de l’importance à l’expérience que l’on acquiert dans l’action (sociale et professionnelle) dans le processus d’apprentissage. Au cours des années 1980 jusqu’aux années 2000, la notion s’étend à plusieurs champs d’activité, en désignant les savoirs singuliers mobilisés ou partagés par des « personnes concernées », basés sur l’appropriation subjective de leurs réalités vécues, fondant des rationalisations, des « expertises » potentiellement utiles dans de nombreux domaines, de la médecine biomédicale à la formation professionnelle, en passant par l’éducation thérapeutique, la lutte contre la pauvreté... Plus fondamentalement, au-delà de sa reconnaissance académique et juridique (décret n° 85-906 du 23 août 1985 fixant les conditions de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l’accès aux différents niveaux de l’enseignement supérieur), le succès du néologisme « savoirs expérientiels » fonctionne comme le révélateur d’un processus de démocratisation de la production, de la circulation et de la diffusion des savoirs intégrant dorénavant la perspective des « publics-cibles» (patients, ayants-droit, habitants, « pairs »,
« enquêtés », etc.) et donnant lieu à l’émergence d’une nouvelle figure de la production de connaissances : l’« usager-expert ».
Néanmoins, la reconnaissance des « savoirs expérientiels » par rapport à d’autres savoirs considérés comme plus scientifiques et légitimes ne fait toujours pas consensus. Ainsi, dans les champs de la recherche, de la formation en sciences humaines et sociales, dans le travail social ou au sein du monde de la santé, l’articulation entre « savoirs académiques », « savoirs professionnels » et « savoirs de l’expérience » suscite d’intenses débats. Dans ce contexte, ce séminaire de recherche propose de contribuer à mieux cerner les enjeux des « savoirs expérientiels » en interaction avec les savoirs scientifiques et praxéologiques en interrogeant ses atouts, limites et perspectives.
Dans la pratique, co-organisés par l’axe « Normes et interventions sociales » du Centre de recherches sur les sociétés et environnements en méditerranées (CRESEM, UR 7397 UPVD) de l’Université Perpignan Via Domitia (UPVD) et le Groupement national des Hautes écoles et instituts en travail social (GNHEITS), en partenariat avec le Pôle recherche intervention sociale Occitanie Manche Méditerranée (PRISOCM) regroupant des universités (Université Paul Valéry Montpellier 3, Université Toulouse Jean-Jaurès) et des Établissements de formation en travail social (Institut régional du travail social de Marseille, Institut du développement social Normandie, Haute école du travail social et de l’intervention sociale de Nice, IFRASS et Erasme de Toulouse) et l’Association des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales (ACOFIS), ces séminaires visent à apporter aux acteurs sociaux (chercheurs, formateurs, enseignants, agents territoriaux, professionnels de l’intervention sociale, étudiants en travail social et en sciences sociales, citoyens, etc.), des éléments d’analyse et de compréhension permettant d’éclairer leurs questionnements et leurs pratiques (formation, recherche, intervention sociale, vie sociale…).
- Contact : Manuel BOUCHER
- Lieu : Les séminaires sont organisés en comodal : parallèlement en présentiel au sein de l’une des institutions partenaires (voir le programme détaillé) et en distanciel (l’inscription sur le site acofis.org est nécessaire pour recevoir un lien zoom individualisé).
- L’entrée est gratuite et les inscriptions sont obligatoires
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