Exposition Star Wars à la MAC
du 9 mars 2023 au 31 mars 2023
En 1977, un vaisseau spatial envahissait les écrans en donnant l’impression de venir de la salle. La saga de LA GUERRE DES ETOILES venait de débuter et bouleversait le monde. Le choc fut immense car le film proposait des images et des mondes inédits et, nouvelles technologies obligent, l’imagination débridée des créateurs ne connaissait plus de limites.Pour autant, la “saga des étoiles” n’est pas le simple fruit d’un George Lucas visionnaire.
En 1977, un vaisseau spatial envahissait les écrans en donnant l’impression de venir de la salle. La saga de LA GUERRE DES ETOILES venait de débuter et bouleversait le monde. Le choc fut immense car le film proposait des images et des mondes inédits et, nouvelles technologies obligent, l’imagination débridée des créateurs ne connaissait plus de limites.
Pour autant, la “saga des étoiles” n’est pas le simple fruit d’un George Lucas visionnaire. L’enfance du réalisateur est bercée par la lecture du premier magazine spécialisé dans la science-fiction : Amazing Stories. Au début des années 30, Alex Raymond créa un nouveau personnage de bande dessinée de science-fiction destiné à la presse quotidienne : Flash Gordon. Six ans plus tard, le cinéma s’en empara pour porter ses exploits à l’écran sous forme de serial. George Lucas avoue avoir été beaucoup influencé par Flash Gordon et Buck Rogers lorsqu’il a écrit son
scénario. Buck Rogers est le nom d’un autre héros de bande dessinée de science-fiction qui, lui aussi, a donné naissance à un serial en 1939. Pour ne citer qu’un seul exemple de cette influence, la planète Bespin de L’empire contre-attaque ressemble étrangement à la cité des hommes oiseaux de Flash Gordon. Malgré un mélange d’influences orientales (bouddhisme, code samouraï, costume “kimono” du héros, casque de Dark Vador...) et quelques traces de mythologie gréco-romaine (Ulysse, le terme même d’Empire...) l’œuvre de Georges Lucas transpose ouvertement dans l’univers du “space-opéra” les personnages et les structures narratives du cycle de la Table Ronde, mythologie celtique : d’un côté la quête du Graal, de l’autre celle de la Force. Pour cette quête, on retrouve les personnages de la geste arthurienne, autour de Luke Skywalker (“qui marche dans les cieux”), à la fois Arthur et Perceval (“qui parcourt les vallées”). Fils de trois pères – Vador le guerrier, Obi-Wan Kenobi le “prêtre”, et son oncle le “cultivateur” (selon les trois fonctions duméziliennes), – Luke
a trouvé chez Merlin (d’abord Kenobi, puis Yoda) l’initiation nécessaire. Amoureux deLeia/Guenièvre, il sera trompé par Han Solo/Lancelot. Une astuce finale de scénario lui apprendra qu’elle est en réalité sa soeur. L’inceste a été rétrospectivement évité, contrairement à la geste arthurienne où le roi engendre Morched avec Morgane, sa demi-soeur. On pourrait longtemps continuer sur cette voie, ou sur d’autres...” (Claude Aziza – Le Monde 19/03/1989)
Il suffit de rappeler la prégnance de ces récits et leur retour permanent sous le masque de “l’héroic fantasy”. Georges Duby n’écrivait-il pas en 1980 : “Mais je voudrais vous parler à présent d’un Moyen âge (...) qui fonctionne comme une mythologie (...) qui simplement se situe “bien loin dans le temps” et assez obscur pour qu’on y projette librement ses fantasmes présents, en leur donnant consistance de l’épaisseur du passé”. Le cinéma de science-fiction existait avant La guerre des étoiles et Georges Lucas a été nourri de ces films comme Planète interdite, Le jour où la terre s’arrêta où le
thème du robot lui inspirera sûrement les androïdes C3PO et R2D2. Et bien sur il ne faudrait pas oublier le grand film fondateur qui révolutionna le genre : 2001, L’odysée de l’espace. De l’aube de l’humanité au ballet des vaisseaux spatiaux, tout est déjà là, même si la quête de soi emprunte des chemins différents. Si Kubrick utilise la métaphore de l’os se
transformant en vaisseau spatial pour résumer l’histoire de l’Humanité, Lucas va créer Chewbacca “l’homme singe” compagnon de Han Solo et C3PO l’androïde, les deux extrêmes de l’évolution humaine.
Le succès planétaire de la première trilogie, ne pouvait que susciter des envies scénaristiques et financiers de la part de George Lucas et des studios d’Hollywood et surtout Disney qui va lui racheter la franchise. La trilogie devient ennéalogie avec une trilogie préquelle à celle d’origine et une suite en également trois épisodes.
Cet engouement ne pouvait que provoquer des séquelles et autres imitations plus ou moins pâles de l’original. Les producteurs eux-mêmes de la saga ont rentabilisé l’affaire avec L’aventure des Ewoks, Solo a Star Wars Story ou encore Rogue One a Star Wars story et plusieurs séries télé dont la plus récente est consacrée à Obi-Wan Kenobi. Des parodies plus ou moins réussies ont aussi vu le jour.
Cet immense succès va permettre également la naissance d’une autre grande saga galactique qui à l’heure actuelle devance celle de George Lucas par le nombre d’épisodes : Star Trek. Il est intéressant de noter que si la naissance de Star Trek au cinéma est postérieure à STAR WARS, la série télévisée dont elle est issue est bien antérieure. Celle-ci a probablement (tout comme Cosmos : 1999) influencé visuellement La guerre des étoiles. Le design aseptisé des intérieurs de vaisseaux ou les uniformes des armées de l’Empire en sont des exemples_remarquables.
A thématiques proches, graphismes des affiches proches. Les neufs affiches de la saga sont immédiatement identifiables. Prises par trilogie, on a même du mal a identifier précisément le film tant les teintes et les motifs sont identiques : le
centre de l’affiche occupé par les personnages principaux, des sabres laser et des vaisseaux spatiaux à profusion et une ombre menaçante ou tutélaire qui domine le tout.
La promenade qui vous est proposée à travers tous ces grands thèmes vous fera découvrir les étranges similitudes entre épées et sabres laser, tenues vestimentaires et casques venus du fond des âges pour des batailles de l’espace dans un
futur des plus lointain.
Nous espérons que cette exposition vous permettra de mieux appréhender cette “saga des étoiles”.
Que la force soit avec vous !
Exposition conçue et réalisée par l’Institut Jean Vigo à partir de ses collections.
- Thématique(s)
- Etudiant, Vie étudiante, Culture, Mic-Mac
Mise à jour le 10 mars 2023